Collection Pierre Marly

L'homme qui habillait le regard des stars

Jackie Kennedy, Elton John, Audrey Hepburn, Romy Schneider, Lauren Bacall, Brigitte Bardot, Madonna, Serge Gainsbourg, Michel Serrault, Francis Blanche, Pierre Dac, Lino Ventura, Michel Legrand, Michel Polnareff... toutes ces stars ont porté des lunettes créées par Pierre Marly, un opticien inspiré qui a permis à la lunette d'accéder au rang d’accessoire de mode.
 
En 2016, lors d'une vente aux enchères à Drouot, l'un de nos partenaires faisait l'acquisition d'une série de montures signées Pierre Marly, 14 pièces inestimables ayant appartenu à des personnalités devenues de véritables icônes. Retour sur l'histoire hors normes et la naissance de la légende Pierre Marly dont la philosophie se résumait en ces termes : assurer le confort visuel, conseiller l’accessoire de mode, l’élément vestimentaire qui va faire oublier le défaut visuel...
 
Un touche-à-tout de génie
Personnalité remarquable et iconoclaste de la filière optique, Pierre Marly aura été opticien, industriel, chef d’entreprise, gérant de magasins, collectionneur de lunettes anciennes et créateur bien avant l’heure.
 
Ascension fulgurante
À son arrivée dans le monde de l'optique, au début des années 1940, les lunettes sont considérées comme des prothèses, toutes plus ou moins calquées sur le même modèle. Après sept ans passés chez Lissac où il a connu une ascension fulgurante, Pierre Marly, qui a démarré sans diplôme, reprend une société alors en difficulté : la SGOL à Bruxelles, qui deviendra le distributeur des verres Essilor pour tout le Benelux, avant d'entamer une carrière d'opticien à Paris où il ouvre huit magasins, dont celui de la rue François 1er en 1951.
 
La haute couture en lunetterie
C’est ici que tout démarre. Précurseur visionnaire, il est le premier à introduire la mode en lunetterie et devient presque aussitôt « l’opticien du Tout Paris ». Les VIP du monde entier se pressent chez cet opticien hors normes qui sait en un clin d’œil comment harmoniser visage et modèle pour aboutir à la création de montures audacieuses et élégantes. Tous les matériaux y passent : corne de buffle, écaille, cuir, bois, métal, acétate... Son surnom est tout trouvé. Il est désormais le « couturier des lunettes ».
 
Des lunettes pour voir et être vu
Un couturier dont la philosophie est simple : assurer le confort visuel, conseiller l’accessoire de mode qui va faire oublier le défaut visuel et déterminer les critères qui contribueront au choix de la monture. Des arguments qui font mouche chez les personnalités de l'époque, lesquelles vont enfin pouvoir arborer leurs lunettes comme elles le feraient d'une robe de soirée ou d'un costume sur mesure.
 
Un livre d'or qui vaut de l'or
Parmi ses premiers clients prestigieux, il y a Audrey Hepburn pour laquelle il crée un modèle de très grande dimension et équipé de verres bombés ; Sophia Loren et ses lunettes en forme d’écran de télévision aux couleurs vives ; Marlène Dietrich et sa monture en acétate teinté bleu pâle, soulignée de rosaces en métal au niveau des charnières... et tant d'autres. De quoi remplir un livre d'or où se côtoient stars du cinéma, du show-business, grands noms de la politique et de la diplomatie internationale.
 
Musée Pierre Marly
Véritable passionné d'optique, Pierre Marly a aussi constitué au fil du temps une collection de plus de 4 000 lunettes anciennes dont un grand nombre est exposé au Musée qui porte son nom à Paris : bésicles clouantes du XIIIe siècle, lunettes à tempes du XVIIIe siècle, dont les lunettes de Madame Victoire (fille de Louis XV), face-à-mains de Sarah Bernhardt, lunettes d'Elton John, de Michel Polnareff, lorgnettes, longue-vues, jumelles...
 
Adieu l'artiste
En novembre 2015, âgé de 100 ans, le « couturier des lunettes » qui s'était retiré des affaires en 1985 pour les laisser aux mains de son fils Gilbert et de sa petite fille Camille, tire sa révérence. En partant, cet homme au remarquable talent de créateur visionnaire laisse un merveilleux héritage.
 
De BB à Jackie...
Parmi les modèles uniques acquis par notre partenaire, on retrouve la monture en acétate blanche de Brigitte Bardot, portée par l’actrice lors du tournage du film « L’ours et la Poupée » en 1970, la paire de lunettes de soleil en acétate teinté noire portée par Serge Gainsbourg, qui s’accompagne d’une photo prise à son domicile rue de Verneuil à Paris, une paire de lunette en forme de notes de musique en acétate teinté noir, portée par Elton John et que l’on retrouve dans un clip du chanteur, la solaire en acétate couleur écaille, verres teintés bleus et bombés, portée par Audrey Hepburn, les lunettes blanches emblématiques du chanteur Michel Polnareff et les lunettes de soleil en acétate teinté noir, avec une gravure à l’intérieur de la branche droite « J. Onassis », portée par Jacqueline Kennedy-Onassis.